INFOGAZA-164
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Condensé du rapport hebdomadaire du 4 au 10 décembre 2003 Issu par le « Palestinian Center for Human Rights » de Gaza .
3 enfants tués, 1 prisonnier palestinien qui décède dans une prison israélienne suite à des tortures, 3 incursions dans la bande de Gaza comportant la destruction de 8 maisons, arrestations arbitraires, poursuite de la construction du mur en Cisjordanie, transfert de 12 Palestiniens de la Cisjordanie vers la bande de Gaza, siège total de tous les territoires occupés en n’oubliant pas les tirs aveugles faisant cette semaine encore de nombreux blessés .
Voilà le « menu » pour cette semaine, étrangement semblable à celui de la semaine précédente au point qu’il vous en donne l’envie de vomir et encore ?
Qu’est-ce que ça aurait été s’il n’y avait
pas eu « l’initiative de Genève » ?
Incursions en terre palestinienne et attaques de civils et de leurs biens .
Jeudi 4 - 08h00- Depuis les abords de la colonie de Ganeï Tal au N.O. de Khan Younis l’occupant ouvre le feu sur les localités de Al Rabwat et Al Gharbiya. KULTOUM AL ASTAL, 40 ans, est touchée par une balle dans le dos alors qu’elle était dans sa maison à 300m de la source des tirs .
Vendredi 5 -10h00- Appuyé par un tank et un bulldozer l’occupant pénètre à 80m dans Al Rabwat Al Gharbiya. Protégé par des tirs permanents il nivèle les terres agricoles et la maison de MUSTAFA AL ‘AQQAD qui abritait les 8 membres de sa famille et avait été détruite quelques jours plus tôt . -18h00- Les services israéliens de contrôle au passage de la frontière égyptienne demandent à leurs homologues palestiniens d’évacuer la zone arguant qu’un objet mystérieux se trouvait le long des barbelés délimitant la frontière. L’électricité ayant été coupée, tout le secteur se retrouve dans le noir. Quelques minutes plus tard l’occupant ouvre le feu. Les civils qui attendaient se mettent à courir pour aller se protéger. Les tirs durent une ½ heure. JIHAD AL AKHRAS, 16 ans, porteur de bagages au terminal, était près de la cafétéria palestinienne à 30m du barrage frontalier. Il attendait sa mère qui rentrait d’Egypte. Lorsque les tirs ont cessé les frères de JIHAD et ses collègues de travail se lancent à sa recherche. Quelques instants plus tard les services militaires d’occupation font savoir qu’un corps avait été trouvé. Le corps est resté au sol jusqu’au lendemain 08h00. Des femmes arrivent à cette heure là pour accueillir sa mère. Elles sont empêchées d’avancer. Une heure plus tard 3 hommes de la sécurité palestinienne sont autorisés à venir ramasser le corps. A 10h30 une ambulance est autorisée à transporter le corps à l’hôpital de Rafah. Le corps médical déclare de nombreuses balles lui ayant perforé le corps. Rappelons que l’un de ses frères, WA’EL, 28 ans, avait été tué le 15 mars alors qu’il était à proximité de sa maison sise à proximité du terminal.
Dimanche 6 -08h00- L’occupant pénètre à 200m dans Al Rabwat - Al Gharbiya avec des blindés et un bulldozer. Protégé par des tirs il défonce un ½ hectare de citronniers, d’oliviers et de palmiers ainsi que leur système d’irrigation privant ainsi les familles ‘OWEILI, FARES, Al Agha et GHAFOUR d’une partie de leurs revenus.
Lundi 7 -15h00- Depuis les abords de la colonie de Neve Dekalim l’occupant tire sur le camp de réfugiés de Khan Younis et sur Al Nimsawi. TATEMA KHALAFALLAH, 10 ans, prend une balle dans la poitrine alors qu’elle était à l’école distante de 700m de la source du tir.
Mardi 8 - 12h00- 15 engins blindés pénètrent à 150m dans la localité de Al Brazil en bordure de la frontière égyptienne. Des maisons sont endommagées et des rues rendues partiellement non carrossables. YOUSSEF AL MUGHARI, 22 ans, prend 3 balles et AHMED QANDIL, 29 ans, un éclat d’obus .
Mercredi 9 -18h00- l’occupant qui s’était introduit la veille dans Al Brazil reprend ses tirs sur les habitations. Ahmed al maniarawi, 20 ans, est blessé par balle. Avant de se retirer à 21h15 il place des explosifs dans la maison de KAMEL DARWISH. Elle explose. Compte tenu de l’importance de la charge les 6 autres maisons à l’entour sont détruites. La maison de DARWISH avait déjà fait l’objet d’une destruction partielle le 17 juin. Le P.C.H.R. n’a pas pu obtenir de précisions sur les habitants des 6 autres maisons qui les avaient évacuées quelques jours plus tôt.
Erection de nouveaux postes de contrôle Erection d’une nouvelle tour de contrôle sur la frontière Est de la bande de Gaza à la hauteur du village de Abasan - à l’est de Khan Younis- Il s’agit d’une tour cylindrique protégée par une dune de sable circulaire au motif d’assurer la sécurité des forces d’occupation alors qu’en fait cette zone est fréquemment l’objet de tirs non ciblés sur ce secteur constitué de maisons et de petits lopins de terre. Le même jour le village de Khuza, jouxtant Abasan dans sa partie sud, est mis sous surveillance permanente par une vidéo caméra installée sur la frontière israélienne, à l’est du village .
Le dimanche 7, l’occupant installe un nouveau poste de contrôle à 300m de la colonie de Netzarim sur le territoire de Sheikh ‘Ejlin au sud de Gaza ville. Ce nouveau poste militaire est relié à la colonie de Netzarim par une nouvelle « route de colons » récemment mise en service. Une tour d’observation de 6 mètres de haut a été édifiée à l’intérieur de ce nouveau poste militaire. Elle a été bâtie sur une butte de 5 mètres plus haute que les alentours . De ses 11 mètres l’occupant a une vue circulaire sur la route côtière reliant Gaza ville à Deir Al Balah. Les tirs sans sommation et tous azimuts font peser une menace permanente sur les civils obligés de se rendre tous les jours à Gaza. Un tank est opérationnel 24/24 pour intervenir au moindre signalement de la tour. La plupart du temps il rentre en action sans but précis et tire sans cible précise.
Il faut rappeler que ce nouveau site s’est étendu à partir de la maison de 3 étages de la famille ABU KHOUSA, réquisitionnée en novembre 200 et transformée en bunker.
Le siège La situation se durcit d’une semaine sur l’autre. Le passage du nord au sud de la bande de Gaza est toujours aussi problématique aux barrages de Abu Hulli et Al Matahen qui ne sont plus ouverts que 2 heures par jour. Les civils qui y sont retenus subissent des humiliations et des mauvais traitements toujours croissants. Il devient une habitude de dévier les véhicules coincés entre les 2 barrages sur un terrain rendu vague , adjacent à la grand’ route ; d’en faire descendre les voyageurs ; de les contrôler eux et leurs véhicules. Dimanche la fouille a duré de 15h00 à 18h00. Pour s’assurer du bon déroulement de l’opération l’occupant ouvre le feu par intermittence avec des balles qui rasent les toitures des véhicules. Ce jour-là un résistant aurait été capturé . Quant au siège de Al Sayafa au N.O. de la bande de Gaza, il s’est encore durci. Pour rentrer ou sortir les résidents n’ont qu’un seul passage. Les contrôles corporels sont de plus en plus tatillons et interminables. Les passages ne peuvent s’effectuer qu’entre 06h30 et 08h30 et entre 14h00 et 16h15. Les hommes doivent exhiber leur torse jusqu’à la taille pendant qu’ils sont escortés jusqu’au passage. Les femmes palestiniennes sont fouillées par des soldates israéliennes. L’entrée des denrées alimentaires n’est autorisée que 2 jours par semaine. Chaque chargement est reniflé par des chiens entraînés à la détection des armements et des munitions. Quand il n’y a pas de chiens il n’y a pas d’approvisionnement. Quant aux enfants qui doivent se rendre à l’école ils sont soumis eux aussi aux heures de passage ce qui vaut pour certains des attentes de plusieurs heures . Des conditions analogues sont mises en œuvre pour rentrer et pour sortir du village côtier de Al Mawasi au poste de Al Tuffah .
A nouveau le P.C.H.R en appelle
A la communauté internationale pour qu’Elle assure dans l’immédiat une protection indépendante et internationale de la population civile dans les territoires palestiniens occupés . Aux parties contractantes de la 4ème convention de Genève afin que des mesures efficaces soient prises pour la protection des civils selon l’obligation qui leur est faite dans l’article 1 d’assurer le respect de la convention . A la communauté internationale de traduire en justice devant les juridictions internationales ceux suspectés d’avoir commis des crimes de guerre dans les territoires occupés palestiniens . Au « comité international de la croix rouge » (C.I.C.R.) pour qu’il intensifie ses activités et élargisse son champ d’observation sur les territoires occupés . A l’Union Européenne pour qu’Elle procède à l’application de l’article 2 de l’accord d’association avec Israël conditionnant les avantages consentis à ce dernier, au fait qu’Il respecte les droits de l’homme . A la communauté internationale pour qu’Elle envoie une assistance médicale et humanitaire auprès du Peuple palestinien dont les conditions de vie ne cessent de se détériorer à cause du siège permanent imposé par Israël .