Infos Gaza -161-
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Condensé du rapport du 13 au 19 novembre 2003 Issu par le « Palestinian Center for Human Rights » de Gaza
Bombardements et incursions en terre palestinienne - attaques de civils et de leurs biens.

Jeudi 13 - 02h30 - 7 blindés et 1 bulldozer pénètrent à 150m dans le bloc « O » du camp de réfugiés de Rafah situé à la frontière égyptienne. 4 maisons en bordure de frontière qui avaient été évacuées, sont détruites. Elles appartenaient aux familles ABU JAZAR - 9 personnes, JAZARIA- 8 personnes, JAZARIAM - 8 personnes et ABU NAJA - 8 personnes. Vendredi - 03h20 - Des blindés et un bulldozer pénètrent à 1.200m dans la localité de Al Mughraqa au sud de Gaza-ville. Un ½ hectare de citronniers est défoncé 09h00- Loccupant se déplace de la frontière israélienne à 500m dans le camp de réfugiés de Al Bureij au centre de la bande de Gaza. Il y reste jusquau mardi 18 : 6 hectares doliviers sont systématiquement défoncés. Ils étaient la propriété et la source de revenus des 18 familles ABU KHOUSA, AWAD, EL SAÏD, EL NABAHIN et ABU NAJAL. Dimanche -01h00- Loccupant ouvre le feu sur la localité de Oraiba au N.O. de Rafah. AATEF AATHRA, 8 ans, prend une balle dans labdomen. 02h00- 20 blindés et un hélicoptère pénètrent à 1.000m dans la localité de Al Shouka au S.E. de Rafah. Lincursion avait pour objet larrestation de BASSAM ABU LEBDA, 37 ans, membre de la force de sécurité nationales palestinienne, accusé par loccupant de creuser des tunnels et de passer des armes en provenance de lEgypte. Le convoi se déplace sous le couvert de tirs intenses et non ciblés depuis lhélicoptère. HASSAN ABU KHATIA, 55 ans, sort de sa maison pour voir ce qui se passe. Un tank lui crache une salve. Il sécroule de plusieurs balles à travers le corps sur le seuil de sa porte. La maison de ABU LEBDA est alors cernée. BASSAM réussit à séchapper pour aller se cacher dans la maison de son voisin MOHAMMED ABU BURAIKAT mais il est repéré et l occupant lui tire dessus. Il tombe. Il est arrêté. Loccupant pénètre alors dans la maison de AL BUREIKAT. Il y jette plusieurs grenades qui font de gros dégâts. Il arrête lhomme et 3 autres membres de sa famille. Quelques heures plus tard sa maison est dynamitée. Lundi - Il était 02h30 quand plus de 20 blindés couverts par un hélicoptère pénètrent dans Al Shouka, banlieue S.E. de Rafah. Lobjectif : arrêter BASSAM ABU LEBDA, 37 ans, recherché pour faits de résistance. Sa maison est cernée. BASSAM essaye de joindre la maison de son voisin mais il est pisté. Loccupant lui tire dessus. Blessé il sécroule. Loccupant larrête. Avec lui, dautres membres de sa famille et un de ses voisins sont emmenés . A 05h15 la maison de ABU LEBDA qui avait été bourrée dexplosifs, saute. Elle abritait les 9 personnes membres de sa famille qui avaient déjà eu leur maison détruite dans le bloc « O ». ABU LEBDA est accusé de creuser des tunnels et dacheminer de larmement en provenance dEgypte. Mardi -02h00- 35 engins militaires couverts par 2 hélicoptères pénètrent à 250m dans le bloc « O ». Plusieurs maisons sont cernées, fouillées et transformées en postes dobservation et de tirs. 7 maisons sont totalement détruites, 2 autres sérieusement endommagées. Au cours de lincursion DAOUD, 19 ans et BILAL ABU JAZAR, 18 ans, sont sérieusement blessés à la tête et à la poitrine, EYAD ABU TIOUR, 24 ans, à la poitrine . Son état est critique. ASHRAF HILAL, 22 ans, à labdomen, MOHAMMED FAYED, 20 ans, au cou, ZKARIA AL NAJJAR, 20 ans, à la figure, TAMAN ABU ANZA, 38 ans, à la tête. 3 autres sont blessés aux bras et aux jambes. 06h20- Depuis la frontière israélienne loccupant tire sur des maisons et des fermes de la localité de Al Mentar à lest de Gaza ville. ABDULLAH SARSOUR, 20 ans, prend 2 balles dans labdomen et MOHAMMED FARAWANA, 21 ans, dans les jambes. 07h40- Loccupant est positionné sur la « route des colons » qui joint la colonie de Netzarim à la frontière israélienne. Il tire sur la banlieue S.E. de gaza ville. 2 chevaux sont abattus. Cétait lheure de rentrée à lécole, toute la jeunesse était dehors.Mercredi -09h30- Depuis les abords de la colonie de Netzarim loccupant tire sur la localité de Al Zahra au S.E. de Gaza ville. ZIAD ABU HILU, 31 ans, prend une balle dans la mâchoire. Il était dans son champ à 700m de la source du tir. 13h00- Appuyé par des blindés loccupant pénètre à 300m dans la localité de Zo rob au S.O. de rafah. 2 serres sont aplaties. Elles étaient en pleine production et appartenaient aux familles HIJAZI. HAMED AL BIS, 20 ans, prend un éclat dobus dans la tête.
Le siège
Dune façon générale en cette période de Ramadan où les familles rompent le jeûne en sinvitant chez les unes et chez les autres, le dispositif habituel rendant très difficile tout déplacement sest encore renforcé. Les postes de contrôle sont devenus de véritables sites spécialisés dans lhumiliation et la dégradation de la population civile. Ces exactions sont en violation flagrante avec tous les droits économiques, sociaux et culturels dun peuple sous régime doccupation. Vendredi, les 2 barrages de Abu Huli et Al Matahen ont été fermés pendant plusieurs heures daffilée bloquant de nombreuses voitures. Contrôles didentité, de papiers de voiture, fouille des véhicules, tirs incontrôlés.. Mêmes exactions le samedi et le lundi, rendant ainsi impossibles les visites de Ramadan. L approvisionnement en denrées alimentaires a également été bloqué entre la partie nord et la partie sud de la bande de Gaza. Les heures douverture au terminal de Rafah ont encore été réduites passant en dessous de 8 heures par jour. De plus les milliers de Palestiniens parents de tués de blessés ou demprisonnés pour faits de résistance sont interdits de passage à la frontière. Tout cela sajoute aux rétorsions déjà en cours : fouilles, interrogatoires, arrestations, sommation de se représenter le lendemain. Les villages de El Mawasi et El Sayafa ont été pratiquement sous état de siège total pendant toute la semaine. Les quelques rares civils ayant été autorisés à passer ont du subir des heures dattente, dhumiliation, de questions -toujours les mêmes- posées par différents soldats, auxquelles il faut répondre en espérant quon dit la même chose à chacun sous peine dêtre suspect. A Erez les choses se sont encore durcies notamment pour les travailleurs ayant un membre de leur famille connu pour faits de résistance. Ceux-là sont interdits de travail en Israël. Toutes ces mesures ont des conséquences incalculables sur le chômage qui saccroît et avec lui la pauvreté et la faim qui fait son apparition.
A nouveau le P.C.H.R en appelle
A la communauté internationale pour quElle assure dans limmédiat une protection indépendante et internationale de la population civile dans les territoires palestiniens occupés. Aux parties contractantes de la 4ème convention de Genève afin que des mesures efficaces soient prises pour la protection des civils selon lobligation qui leur est faite dans larticle 1 dassurer le respect de la convention A la communauté internationale de traduire en justice devant les juridictions internationales ceux suspectés davoir commis des crimes de guerre dans les territoires occupés palestiniens. Au « comité international de la croix rouge » (C.I.C.R.) pour quil intensifie ses activités et élargisse son champ dobservation sur les territoires occupés. A lUnion Européenne pour quElle procède à lapplication de l article 2 de laccord dassociation avec Israël conditionnant les avantages consentis à ce dernier, au fait quIl respecte les droits de lhomme. A la communauté internationale pour quElle envoie une assistance médicale et humanitaire auprès du Peuple palestinien dont les conditions de vie ne cessent de se détériorer à cause du siège permanent imposé par Israël .