Compte-rendu de l’assemblée générale

 De la Campagne Civile Internationale de Protection  du Peuple Palestinien (CCIPPP)

Le 02/02/2002, Paris

A l’invitation des membres fondateurs du mouvement, l’ensemble des Missions civiles parties depuis juin 2001, s’est réunie à Paris le 2 février dernier. Dans une ambiance bon-enfant et quelque peu informelle, environ 200 participants se sont donc retrouvés pour faire le bilan des 6 dernières missions et dresser les orientations à venir .Rappelons pour ceux qui ne  situeraient pas encore très bien cette action que la campagne des missions civiles s’inscrit dans le cadre d’une coordination française et européenne afin d’obliger l’Union Européenne à agir pour :

-  l’envoi d’une force internationale de protection du peuple palestinien

-  rompre l’accord d’association existant entre l’UE et l’état d’Israël pour violation par celui-ci des droits de l’homme et vente illégale de produits fabriqués dans les colonies

-   l’application des résolutions de l’ONU

Elle intervient en étroite relation avec les associations palestiniennes dans les territoires occupés  (GIPP  « Grassroots International Protection for the Palestinian People ») et les organisations israéliennes qui soutiennent la lutte des palestiniens en particulier (l’AIC « Alternative Information Center »  de Michel Warschawski, Gush shalom et les femmes en noir)  .

1- Bilan évaluation des 6 dernières missions

Un bref historique rappelant les conditions de création des missions   a été dressé : groupe d’amis, simples citoyens de la société civile, tous militants de longue date de la cause palestinienne et décidés , devant le mutisme des pays européens et la complicité des Etats-Unis envers Israël de passer à l’action directement en Palestine. 

Les  objectifs et le cadre d’intervention des missions ont été ensuite rappelés :

-         Refuser de centraliser l’action entre les mains d’un seul référent en Palestine et travailler avec toutes les structures en place sur le terrain : les missions civiles sont présentes pour TOUT le peuple palestinien ;

-         Travailler avec les organisations israéliennes qui interviennent pour la paix et soutiennent la lutte des palestiniens ;

-         Développer au maximum (ce qui est le + dur) les actions au retour en France et en Europe  (depuis le retour de la 6eme mission, les rencontres avec les commissions parlementaires, le Sénat et l’Élysée ont été engagées et continuent d’avoir lieu , l’écoute est favorable mais l’exigence d’urgence de la situation est difficile à faire entendre à ces institutions, d’où la nécessité de renouveler ce type d’ intervention) ;

-         Privilégier « l’horizontalité » : on assiste depuis plusieurs mois au développement de nouveaux comités à travers la France nourris par l’expérience vécue des missions et donnant lieu à de nombreuses actions au niveau local .Il est important de conserver cette libre initiative des organisations de province : chaque mode d’intervention (Mission , Comité ) venant s’enrichir et se nourrir réciproquement .Il a été rappelé qu’aucun contrôles de Missions ne s’effectuerait sur les comités et que chacun garderait sa liberté d’action , espérant que ce rythme et ce mode de fonctionnement tenteront de réveiller certaines organisations  qui se trouvent trop dans l’observation et le simple constat.

Il est important de conserver le caractère dynamique des missions: il faut agir et cesser d’être tout le temps dans le discours. Le CCIPP se revendique comme un réseau non constitué , il affirme sa volonté de ne pas  s’enfermer dans une structure trop contraignante et refuse d’être  prisonnier d’organisations constituées : toutes les tendances et représentations peuvent être présentes dans les missions du moment que le but est le soutien à la lutte du peuple palestinien.

2 Orientations  et présentation des  prochaines missions

Très vite, au cours des échanges et devant le franc succès rencontré par toutes les missions, les participants ont pris conscience de la nécessité d’une meilleur coordination pour conserver la dynamique sur laquelle elles veulent fonctionner, les comités de province rappelant l’importance des actions entreprises sur le terrain  

Des propositions ont été faites dans le sens d’une meilleure circulation de l’information sur les initiatives locales de façon à les  multiplier en même temps sur les plusieurs endroits de France. (ex : Check point, Boycott, journée de la terre…)et renforcer  l’impact médiatique .

Des groupes de travail ont été constitués de façon à répondre au besoin de coordination et d’organisation :

1-     Média - communication

2-     Site Internet

3-     Manifestation artistique , capitalisation photos et vidéos

4-     Gestion documentaire

5-     Gestion logistique et financière

6-     Coordination des missions

7-     Relations internationales

Une grande partie de la journée a été consacrée à la présentation des prochaines missions et des temps forts regroupant plusieurs centaines de participants  qui auront lieu en février et mars:

-         7ème mission : avec la participation d’ Albert Jacquard du 6 au 12 février,

-         8ème mission :  les Motivées de Toulouse du 14 au 20 février,

-         9ème mission : groupe  judéo-arabe  qui rassemblera l’union des juifs français pour la paix et l ‘association des travailleurs maghrébins de France.

Viendront s’ajouter le voyage du groupe des femmes de « Palestine 33 » ainsi que le grand rassemblement pour la journée de la terre . 

Cette journée de la terre qui se déroulera en Palestine le 30 mars sera le point d’orgue d’une mission dont les départs s’étaleront à partir du 26 mars et qui rassemblera à l’instar de ce qui s’est fait pour la 6eme mission de Noël les participants de plusieurs pays européens , il s’agit donc d’une mission de grande envergure alors que les missions courantes ne rassemblent pas plus de 20 personnes .

Autre temps fort à venir : la marche sur Bruxelles au parlement européen qui se déroulera le 27 février où l’on espère réunir un millier de personnes .

On s’oriente à présent vers trois types de missions :

-         Missions  avec présence soutenue  sur un lieu défini nourries par un  travail concret et politique : replantation d’oliviers, présence en continu au check point de Bir-Zeît…

-         Missions thématiques  sur un champ précis : médecins, journalistes, architectes, enseignants…

-         Missions larges, sur des temps forts  à l’instar du rassemblement de 500 occidentaux à Noël et de la journée de la terre. 

Afin de mieux coordonner l’organisation des missions, il a été décidé d’opérer à 2 niveaux :

-         niveau national : organisation des programmes en Palestine et relations avec les ONG palestinienne et israélienne, logistique, gestion financière ;

-         niveau local : récupération des candidatures, information et préparation des nouveaux partants, organisation des conférences de presse et couverture médiatique, capitalisation au retour, logistique si les départs peuvent être faits à partir de Bordeaux .

Enfin, un rassemblement destiné à la formation , l’information la sensibilisation de problèmes de fonds liés au conflit , sous la forme de conférence débat est envisagé dans le courant de l’année (date à fixer).

Des réunions régulières avec l’AFPS et la Plate-forme des ONG intervenant pour la Palestine continueront à se dérouler régulièrement avec pour objectif de mettre à plat les calendriers et de mieux coordonner les actions communes.

Pour terminer , notons que Leïla Chahid est passée nous voir pour nous encourager dans notre travail . Elle nous a fait part d’une lueur d’espoir ( ce sont ses mots) devant la réaction d’une partie de la société israélienne et de l’armée : les insoumis refusant de partir dans les territoires occupés sont de plus en plus nombreux et certains militaires haut gradés commencent à émettre des réserves par rapport à la politique de Sharon .