Amphi 700 de Bordeaux3 - Esplanade des Antilles à Pessac.
Le mardi 18 février 2003
La conférence parfaitement organisée par des étudiantes a été suivie par près de 700 auditeurs, toujours autant de monde à Bordeaux
Introduction: Ariel Sharon répète avec constance "la guerre de 1948, n'est pas achevée". Dominique nous a présenté ensuite les travaux des nouveaux historiens Israéliens, trois grands mythes sont tombés:
l'infériorité de l'armée israélienne
la volonté de paix de l'état d'Israël
l'exode des populations arabes ne serait pas le fait d'Israël
les archives (d'après benny Morris) révèlent que l'état d'Israël a évalué les causes du départ des arabes (55% suite à l'intervention de la haganah, 15% du fait de l'irgoun, 13%suite à des terreurs diverses). Pour Ben Gourion il fallait un état juif aussi grand que possible et il n'y aura pas de place pour deux peuples. La loi sur les propriétés abandonnées parachève le travail d'expulsion.
Aujourd'hui, pour Ariel sharon, il faut terminer le travail commencé en 1948; pendant la dernière campagne électorale, le thème du transfert a été régulièrement abordé. La politique systématique de harcèlement des populations civiles palestiniennes est le reflet d'un processus volontaire et rampant de déstructuration.
Une nouvelle guerre pétrolière serait une opportunité pour Ariel Sharon, il pourrait se cacher derrière le rideau de fumée de l'Irak, pour franchir une nouvelle fois la ligne rouge de ses exactions intolérables (Qibia, Sabra et Chatila,....). Il a souvent exprimé le vœux de voir un état palestinien à Amman.
Les Palestiniens sont des prisonniers de l'histoire. la question coloniale et le génocide des Juifs en Europe sont les deux éléments constituant de notre tragédie.
La seule solution à ce problème reste l'application du droit. il faut créer deux états souverains dans les limites des frontières de 1967. Un pas immense a été réalisé avec les accords d'Oslo, les Palestiniens ont reconnu l'État d'Israël, Ils acceptent la nature juive de cet état. Et qu'ont-ils reçu en retour?
Aujourd'hui la seule solution reste l'apprentissage du respect; le respect du droit, de la liberté et de la sécurité de tous. Les principes même de la coexistence pacifique doivent être mis en place. Nous sommes liés comme des frères siamois, pas de salut pour l'un, sans le salut de l'autre. Ariel Sharon promet des solutions mais pratique la répression, les rafles, la destruction et les assassinats, Israël reste en dessus du droit. Toute cette violence alimente d'autres violences et d'autres folies. On ne peut pas installer la démocratie par les bombardements.
Nous le voyons bien aujourd'hui avec l'Irak, sur le plan mondial des choix s'offrent à nous, résoudre les problèmes par l'application du droit ou par des moyens militaires.
Mais rien ne pourrait-on casser la volonté du peuple palestinien?
Un nouvel élément important, la volonté de la société civile internationale à ne plus laisser faire, redonne foi dans ce monde. C'est l'espoir d'une prise en charge citoyenne pour la construction de la planète.